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4è Congrès Travail social et psychanalyse

Psychasoc et Psychanalyse sans frontière

Montpellier du 09/10/2013 au 11/10/2013

L'acte en intervention sociale.

Acte éducatif, pédagogique, thérapeutique

10, 11 et 12 octobre 2013

à Montpellier

organisé par l'Institut européen

  psychanalyse et travail social

(PSYCHASOC)

et

Psychanalyse Sans  Frontière (PSF)

On attend des travailleurs sociaux, des enseignants, des soignants, des thérapeutes... des actes qui produisent des changements chez des sujets en souffrance, en perte de lien social... L’acte n’est ni l’action ni l’activité, encore moins l’activisme, même si tout y pousse dans le contexte néolibéral actuel, où le pragmatisme et le quantitatif tendent à remplacer tout processus d'action et d’évaluation. « On a sombré dans l’activisme », disait récemment une directrice. L'acte procède avant tout d'une rencontre humaine. C'est tout le sens d'une clinique qui donne au sujet toutes ses chances. Une clinique qui agit sous transfert et met souvent à mal le praticien social ou hospitalier. L'acte dans l’intervention sociale, qu’elle agisse dans le champ socio-éducatif, pédagogique ou thérapeutique, exige des professionnels, non seulement une compétence, un savoir-faire, mais aussi une certaine forme d'engagement qui relève d'une éthique, donc d’une représentation de l'humain et des processus d’humanisation. Il procède d’une invention, d’une création inédite, d’une trouvaille… C'est un travail difficile et peu visible qui ne se pratique pas sans un certain dérangement et un certain non-savoir. L’acte implique de savoir ne pas savoir. Les « travailleurs du social » à côtoyer à longueur de journées la souffrance, la folie, le désordre, l'injustice sont placés aux avant-postes du malaise social. Il leur faut prendre en compte à la fois la commande de réduction de la fracture sociale et les demandes singulières des sujets que l'institution sociale ou médicosociale leur confie. Cette pratique singulière s'oriente alors d’«une clinique du sujet», au cas par cas, un clinique inventive, sans cesse renouvelée. Cela passe par un « prendre acte » permanent de ce que les intervenants sociaux engagent dans leur relation aux usagers. L'acte ne saurait être pensé sans la triple dimension, déjà ouverte dans les trois précédents congrès : clinique, institutionnelle et politique.

Inscriptions et renseignements: Psychasoc, 11 Grand rue jean Moulin, 34000 Montpellier

Tél: 04 67 54 91 97

mail: secretariat2@psychasoc.com

Tarif: 340 € jusqu'au 15 septembre, ensuite: 380 €

Organisation sur 3 jours :

10/10/13

11/10/13

12/10/13

9h-12h

Ouverture: J. Rouzel

Table ronde:

  • Jean-Pierre Lebrun (Psychanalyste, Jean
  • Claude Michea (philosophe),
  • Joseph Rouzel.

9h-12h

4 ATELIERS déclinant les thèmes :

  • éducatif
  • pédagogique
  • thérapeutique
  • politique de la formation

Table-ronde:

  • Marie-Jean Sauret, psychanalyste, professeur de psychologie clinique
  • Michel Chauvière, sociologue
  • Dindart, art-thérapeute
  • Jean-Christophe Hanché, photographe

14h-17h Déclinaison des thèmes ouvrant aux ateliers

  • Educatif
  • pédagogique
  • thérapeutique

14h-17h

4 ATELIERS (mêmes thèmes)

14h-16h30

Table ronde:

  • Charlotte Herfray psychanalyste
  • Association Continuo Ostinato
  • Conclusions: Joseph Rouzel

17h30-19h

Nicole Malinconi: Ecrire, dit-elle.

20h30 Salle Rabelais

Soirée festive: Jean Vasca, auteur, compositeur, interprète, La  chanson en acte 

 
     

Jeudi 10 octobre Salle Rabelais

8h30: accueil

9h- 12h (Président: Joseph Rouzel)

Ouverture, Joseph Rouzel , psychanalyste, responsable de Psychasoc (Montpellier), Passage par l'acte …

Jean-Pierre Lebrun  (Psychanalyste, Bruxelles), Jean-Claude Michea  (philosophe, Montpellier),   Actualité de l’acte.

Le travail que Jean-Claude Michea soutient depuis de nombreuses années fait entendre comment le néolibéralisme défait, voire détruit, les structures anthropologiques du lien social. Il fait judicieusement remarquer que ce n’était pas le cas au début du libéralisme, parce que celui-ci était tempéré, spontanément limité, par les conceptions religieuses, morales et culturelles de l’époque. Alors qu’aujourd’hui, il peut entièrement se livrer à la défense inconditionnelle des libertés individuelles, ceci à l’encontre de ce qu’exige le lien social. Ce dernier trouve en effet dans la triple obligation de « donner, recevoir et rendre » que Mauss a clairement établie, ce qui organise la plus grande partie des relations humaines « primaires ». C’est à partir des échanges concrets entre personnes, de la rencontre, mais aussi de la socialité inscrite dans l’essence des lien entre humains – organisés par la parole et le langage – que se constitue le vivre ensemble. C’est à cet endroit que le travail de Michea rejoint celui du psychanalyste pour qui la dette à ce que parler implique organise la vie collective aussi bien que celle de chaque sujet. Mais aussi celui du psychiatre clinicien qui voit aujourd’hui de plus en plus de sujets mis à mal de par la possibilité rendue de plus en plus facile à récuser implicitement la dette à la condition  d’êtres parlants.

 En échangeant avec Jean-Claude Michea, Jean-Pierre Lebrun et Joseph Rouzel tenteront de dégager les conséquences de cette évolution pour la pratique du travail social.

14h-17h Salle Rabelais (Président : Jacques Cabassut , professeur de psychopathologie, Nice-Antipolis, formateur Psychasoc) 

  • Educatif:   Xavier Bouchereau , chef de service, intervenant ( Saint Nazaire), L'acte éducatif: une pratique du déséquilibre?  L’acte éducatif est par essence une pratique engageante. Si la relation en est le préalable, elle n’est jamais acquise. Elle réclame son lot d’imprévus et de prises de risques. Encore faut-il que le professionnel abandonne, au moins partiellement, la position de savoir à laquelle la société le convoque, et accepte d’emprunter les voies d’une connaissance toujours unique du sujet et de ses inventions. Mais comment occuper cet espace d’expérience ouvert par la relation, où l’acte éducatif, par les liens qu’il noue, par ce qu’il réveille en l’autre, prend constamment à revers le professionnel qui en est l’auteur, le bouscule, renverse ses certitudes et ses repères. Nous nous interrogerons donc comment passer d’une pratique en  déséquilibre , dont l’inquiétante instabilité peut figer l’acte éducatif dans la répétition du même, à une pratique du  déséquilibre  que l’institution autorise et dont le professionnel se saisit comme d’une condition du mouvement vers d’autres possibles. Dernières publications:  Les non dits du travail social - Pratiques, polémiques, éthique  aux éditions Eres, 2012; "Penser ensemble...ou disparaitre", ASH , septembre 2012; "Adolescents limites: réinventons nos pratiques", ASH , novembre 2009; "Pour une éthique de l'implication", ASH , janvier 2009. 


Je tiens également une chronique sur la Web radio d'ETSUP que j'ai intitulé "Vers une éthique de l'implication..."
  • Pédagogique:  Fredérique Landoeuer , enseignante spécialisée, auteur de films documentaires ( Saint Gely du Fesc), L'avis des autres (Film, 19 mm))
    Résumé: les dispositifs relais créés en 1998, accueillent simultanément pour une durée de six semaines renouvelables huit élèves ayant entre 12 et 16 ans. Les classes relais n’accueillent généralement pas de simples perturbateurs mais des élèves ayant commis des passages à l’acte assez graves, comme des violences adressées à des personnels d’encadrement. La plupart sont sous le coup de plusieurs condamnations avec sursis ou de jugements à venir. Professeur des écoles depuis 1992, Frédérique Landoeuer travaille dans le dispositif relais départemental de l’Académie de Montpellier depuis quinze ans. Elle a eu l’opportunité d’y occuper différents postes : enseignante dans quatre dispositifs relais différents, détachée pour travailler à deux reprises dansdes institutions de la Protection Judicaire de la Jeunesse. Elle a aussi occupé le poste de coordinatrice départementale du dispositif relais à l’Inspection Académique, étant aussi chargée de mission « en faveur des élèves en rupture » et assurant l’animation pédagogique des dispositifs relais. Parallèlement, elle a des activités de formatrice auprès de professionnels de l’éducation. « Ce qui est recréé dans cette classe relais, c’est véritablement l’espace grec de la « scole » , un espace libre de toute contrainte vis-à-vis de l’extérieur. La seule contrainte est que les élèves puissent se voir et s’entendre.  « Se voir » au sens réflexif du terme, c'est-à-dire faire un retour sur soi-même pour savoir ce que je suis moi-même, ce que je suis  vis-à-vis de l’autre, ce que l’autre est pour moi et donc comment se reconstituer dans un lieu de réflexivité généralisée. Dans ce contexte, la rencontre est possible : les élèves échangent avec un philosophe (Michel Tozzi), ils deviennent passeurs de connaissances auprès d’élèves de primaire, ils débattent entre eux autour de questions vives ; Socrate dont ils travaillent les dialogues régulièrement est toujours présent dans leur discours…. Cette structure s’apparente à une scène de théâtre où est représenté ce qui est venu sur la scène de théâtre antique : toute la dramaturgie de la filiation, des origines, des conflits, de la guerre généralisée et des modalités de réduction de cette guerre de chacun contre chacun. Le souci réflexif qui ressort de ce dispositif oblige chacun à revoir le rôle qu'il tient par rapport à l’ensemble.»
  • Thérapeutique: Philippe André , psychanalyste, médecin-directeur (Saint Martin de Vignogoul), Prima la musica?   " Pour Claude Lévi-Strauss, l'invention de la musique représente l'énigme suprême de l'histoire humaine.
    Prendre en compte le statut psychique de la représentation musicale et son intrication pulsionnelle dans toute rencontre thérapeutique est porteur d'ouverture. Entendre la musique d'un discours, d'un symptôme, voire d'une institution, permet un élargissement de l'espace psychique aussi bien individuel qu'institutionnel."

17h 30, Salle Rabelais. Table ronde:   Intervention de Nicole Malinconi (Ecrivain, Bruxelles), Ecrire, dit-elle. Acte et création dans l'écriture,  suivie d'un débat avec Sylvie, Svetoslavsky (psychanalyste, Nîmes), Jean-Pierre Lebrun, Joseph Rouzel...  

 Nous courons le danger que la langue,réduite à un instrument de communication, à un code, finisse parnous conditionner à suivre la précipitation ambiante, la course àl'immédiat, au point qu'elle nivelle notre pensée et aussi notreentendement de l'autre et de sa différence, mais que dans sonsimplisme et son œuvre de banalisation elle nous permette même dene plus y penser, de faire comme si nous ne le savions pas.

Dans cette menace de déshumanisation,l'écriture serait-elle alors, sans même qu'on le veuille et loin qu'on en fasse un acte militant, un lieu où l'humain résiste àl'inhumain ?

 

 

 

Vendredi 11 octobre 9h-17h : 4 Ateliers

 

Educatif, Salle Rabelais (Président : Jean-Marie Vauchez , éducateur, formateur, président ONES, formateur Psychasoc, Montaigu)

  • André Leveaux , Directeur, superviseur, psychanalyste (Liège) , "Accompagne moi, si tu peux... " (Film)
    « Si tu le peux », c’est la question ! Tout au long de ce court métrage, nous présentons en filigrane les différentes facettes du rôle et de la fonction de l'accompagnateur. Un focus sur 40 ans de pilotage d'équipes d'accompagnateurs, d’accompagna(c)teurs, comme nous le disait Philippe Vauchel, comédien, signifiant par là qu’il s’agit d’accompagnement d’acteurs. L’acteur fait acte, il est sujet et non objet d’intervention !Durant tout ce court métrage, le fil conducteur est la roue de l’accompagnement, qui tourne en quatre étapes, telles des « axes boussole »:  1- La présence,  C’est l’accordage, la rencontre, l’empathie « C’est par la confiance et la confiance seulement que l’homme se transforme » (Auteur inconnu) /  2- Le sens : est conçu comme émergence dans et de la complexité  Le sens est-il trouvé, donné, créé, émergent ? Nous voilà donc au-delà de l’interprétation. « Je ne crois pas à la vérité de l’interprétation »  disait J. Lacan / 3 - L’émergence  : C’est le recadrage dans la question pour ouvrir le champ des possibles à travers une nouvelle narration : questions ouvrantes parce que déplaçant le sujet comme auteur et acteur dans ses réponses.L’acte maïeutique (Socrate) se situe au cœur de l’émergence. « Questionner, c’est la moitié de la connaissance » disait Le Mathnawi, repris dans un texte Soufi /  4- La danse  : L’éthique est ce qui est relatif à l’action et au sujet de l’action, c’est par l’action encouragée que l’accompagnement trouve son aboutissement. « Si tu veux connaître, agis » H. Von Foerster L’accompagnateur, le thérapeute, le psychanalyste, le mentor, le tuteur, le superviseur, le formateur, le médiateur, le consultant, le soignant, le médecin, le facilitateur, le négociateur, l’enseignant, le référent, l’éducateur, peuvent trouver dans cette anthropologie naissante matière à réflexion et à élaboration. En fait tous l’écrivent… La projection du film ouvre la discussion à propos de la fonction de l’accompagnateur dans toute son humanité.
  • Sophie Lespeix , éducatrice spécialisée en IME (Inguiniel), Nettoyage à sexe
    A partir d'une« vignette institutionnelle », laquelle fait état du traitement autoritaire d'une situation d'enfant, nous essayerons de dégager les enjeux d'une telle position prise par l'institution en analysant les ressorts politiques et institutionnels contenus dans la commande sociale.En effet, la société actuelle révèle un bouleversement profond lié aux nouveaux discours dominants du capitalisme et des avancées de la techno-science.Certains parlent d'une véritable « mutation anthropologique ». Comment en est-on arrivé là? Dans un second temps, nous tenterons de saisir les enjeux du travail social, la dimension éthique de tout acte éducatif, thérapeutique. Derniers ouvrages/articles publiés :Gaëlle Légo & Sophie Lespeix (sous la co-cordination de ) « Méduse et le miroir de l’évaluation. De la pétrification des actes à l’insistance du désir », Acte 4, Comité de vigilance des CMPP de l’Oues t, Brest, août 2012. Gaëlle Légo & SophieLespeix, « La question humaine », dans Résister ;et après ?, Vie Sociale et traitements , n°113, érès, mars 2012. 
  • Eric Jacquot , responsable lieu de vie (Torpes), Acteur en lieu de vie.
    Acteur en lieu de vie, c’est avoir la possibilité d’utiliser un théâtre splendide où le quotidien devient le metteur en scène de rencontres intersubjectives. Agora discrète mais visible et explicable où l’on vient jouer et re-jouer des scènes de la tragédie inter- humaine dans une transhumance transférentielle, propre à développer des stratégies d’accompagnement qui font sens chez les enfants et adolescents aux carences précoces qui nous sont confiés. C’est le lieu des possibles encore un minimum préservé des contingences du marché qui envahit nos pratiques sociales. Etre acteur en lieu de vie, c’est donner lieu à une rencontre engagée entre don et salariat, c’est avoir le pouvoir d’inventer, de contourner des règlements obsolètes afin de soutenir et accompagner des sujets vers une inscription dans un espace social et psychique suffisamment bon qui respecte leur singularité. C’est être acteur et non pas spectateur d’un travail qui se voudrait clinique…
  • Catherine Rouxel ,   directrice formation (Tain l'Hermitage),  Auxilliaire de vie: un métier en marche. Film de Alice Krichel.
    Nous présenterons l’histoire de ce documentaire filmé, le contexte, les rencontres, le travail qui l’ont nourri et conduit à sa réalisation.Il s’agit de mettre en lumière l’accompagnement réalisé au domicile de personnes en situation de handicap par les salariés des services d’aide à la personne. (Auxiliaires de vie ou non) Le terme auxiliaire est ici employé dans son sens étymologique de « venir en renfort », « accroître les forces ». Venir en renfort pour le sujet, soutenir l’autonomie de la personne aidée, et venir en renfort dans une famille, dans une équipe pluridisciplinaire, travailler avec, apporter sa contribution, son savoir faire…L’enjeu de notre présentation est la connaissance et la reconnaissance des actions, de la qualité des interventions réalisées par les auxiliaires d’une manière générale assez dévalorisées alors que les pratiques se déploient. De plus en plus nombreux, les services à domicile historiquement dédiés aux personnes âgées, interviennent au domicile de personnes handicapées. Ce film a été l’occasion pour ces professionnelles de dire et de montrer la singularité et la qualité du travail réalisé. Il s’accompagnera d’un document écrit qui est en cours de rédaction. Il s’agit avant tout d’un engagement éthique de la part de ces salariées, des 5 personnes qui ont bien voulu ouvrir leur porte à la caméra pendant le temps d’intervention de leur auxiliaire et des employeurs qui ont accepté de participer à ce travail en rémunérant les temps de réunions de travail. Il ne s’agit en aucun cas d’un film didactique, c’est un point de « repère pour des pratiques » pour paraphraser Paul Fustier. Un film pour partager et causer.
     
  • Yves Cathelineau , psychosociologue clinicien (Quessac), L'acte éducatif est une aventure L’acte éducatif est la rencontre du sujet porteur de son projet d’action avec la réalité. Pour qu’il y ait « acte », le sujet doit rencontrer une réalité hors de soi qui lui résiste. Gérard MENDEL présentait son livre L’acte est une aventure ainsi :«Ce livre traite d’un trou noir qui a pris place au cœur de notre culture depuis son origine. Il s’attache à étudier un phénomène omniprésent dans notre quotidien et sans lequel nous ne pourrions survivre, mais qui a disparu de la réflexion intellectuelle depuis plus de vingt-cinq siècles. Le concept d’action a absorbé le phénomène de l’acte au point que les deux termes sont devenus amalgamés, interchangeables – mais toujours dans le sens d’action.» C’est donc le niveau même de l’acte, la confrontation à la réalité,qui doit être étudiée, or notre modernité nous amène de plus en plus – voir exclusivement - à étudier le « pré-acte »(démarche projet …) ainsi que le « post-acte »(évaluations internes, externes …) Qu’en est-il de l’acte éducatif, sinon l’occasion de déployer le pouvoir sur l’acte éducatif afin de réintroduire le pouvoir de l’acte éducatif ?
  • Sion Caroubi , éducateur (Montpellier),  T oc toc toc premier acte!

Pédagogique, Salle Pétrarque ( Présidente:  Tina Tore, psychanalyste, Formatrice Psychasoc,  Saint Quentin la Poterie)

  • Stéphane Bollut , formateur (Chateauneuf s/Isère),  Il s’agit,  substantiellement, de dévoiler que l'analyseur du quotidien éducatif invite au courage ontologique, appelant à la dimension  institutionnelle en notre ère d’anomie sociétale oscillant entre prévention et repression. Le thème est donc politique puisqu’il s’agit de restaurer le riche signifiant d’autorité à partir des leçons de la clinique ; de démonter dans les plis du discours la fiction libérale de l’individualisation, pour habiliter et garantir le processus d’individuation.    Un livre: Autorité et démocratie, la maison d'enfants à caractère social , L'Harmattan, 2010. (bien que passé inaperçu, ou démoli cela fut!), des articles, sur Psychasoc: pour rappel: "se souvenir d'Henri Lefebvre", juillet 2012; "la démarche clinique", mai 2012; "la suppléance éducative", bulletin psychasoc n 13; "l'identité de l'éducateur, une boutade récurrente", avril 2011; "du management ou la parabole de la fille du général Oufkir", mars2011.

..
  • Laurent Ott ,   formateur, chercheur en travail social (Longjumeau), Pédagogie sociale: quand le « Care » s'allie à « l'empowerment ».  L'acte éducatif connaît deux violences et deux contraintes qui tendent à l'écraser comme un "effet de pince". D'une part , le tabou et le culte de la vie privée réduisent de plus le champ de l'intime, nient ce qu'il en est de la vie affective et de ses iomplications; d'autre part, le tabou de la piolitique vise à vider l'acte éducatif de toute puissance pour n'en laisser qu'une obsucure compétence définie "de l'extérieur". Face à cet effet d'écrasement, l'acteur social n'a d'autre que ressource que la réappropriation de ces deux dimensions, en retrouvant l'énergie du désir d'agir.  Mes deux dernières publications ( à ce jour):  Pédagogie. Sociale , éditions chronique. Sociale;  Le mythe de l'enfant roi  ( coordonné avec Nicolas Murcier)
  • Jeannine Heraudet , formatrice, superviseur (Saint Germain s/Roubion),  L'ac te en supervision
    C’est à partir d’exemple(s) clinique(s) que nous tenterons de repérer et d’interroger ce qui pourrait être qualifié « d’acte » en supervision, au sens lacanien du terme : un acte à la suite duquel un changement s’opère chez le professionnel qui a exposé et qui s’est exposé au sein d’un groupe de pairs. Ouvrages, Une difficulté si ordinaire, les écouter pour qu'ils apprennent , EAP, 2001; L’enfant en difficulté à l'école, construire ensemble les réponses , Champ Social, 2009.
  • Martine Blanchard , mosaïste, formatrice (Auray), C'est facile! Visitez ses œuvres sur : http://www.martine-blanchard.com/    Unepatiente : «  Je ferais peut-être bien de choisir quelque chose de petit comme support ? Ça serait peut-être plus facile pour moi... ? » Mon intervention depuis dix ans en tant qu'artiste, dans un centre de postcure pour femmes malades alcooliques, me propulse dans des interrogations et des obligations heureuses d'écriture de textes (invitations à témoigner). A partir de la relecture critique d'un de ceux-ci, avec un nouvel éclairage nourri par mon expérience sur le terrain, je tenterai de décrire au plus près ce qui se passe dans mon atelier, au sein de l’institution. Je défends une position éthique qui se traduit par une exigence sur le travail à accomplir (technique et engagement) par respect et non infantilisation de la personne, en soulignant ses capacités à affronter la difficulté plutôt qu’en minimisant celle-ci dans un discours rassurant. J'aborderai enfin la question de savoir s'il est possible de transmettre une « non-méthode ». Dernier article publié : « La mosaïque sans hic » ,  dans  ACTE 4, Méduse et le miroir de l'évaluation. De la pétrification des pratiques à l'insistance du désir ,  Comité de vigilance des CMPP de l'Ouest, août 2012.
  • Yvette Rollet , formatrice, responsable de formation (Lyon), Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie...   Chaque jour, aux tables des rencontres, éducateurs, pédagogues,thérapeutes… se rassemblent autour de personnes pour qui un accompagnement est nécessaire.Variée, la carte des menus ne manque pas de proposer des plats qui peuvent répondre aux goûts du jour et à la créativité de chacun. Ainsi, l’un pourra ouvrir son repas par une intuition, le poursuivre avec appréhension, le rehausser de création pour finir sur un délice d’humanisation… pendant que l’autre se servira une bonne quantité de questions saupoudrées d’incompréhension qu’il accompagnera d’exigence et d’empathie, pour terminer sa collation par une boisson fumante d’indulgence !
  • «…fais passer la souffrance ! »,
  • «…je reprendrais bien un peu d’amour »,
  • «…il reste de nombreux rejets, personne ne finit ? »,  
  • «…qui souhaite une infusion de patience ? »

Scènes ordinaires au rendez-vous de rencontres extraordinaires…

Charge aux éducateurs, pédagogues et thérapeutes de prendre soin, de prendre acte du vécu de chacun au «cas par cas». Charge à eux de faire appel à leur génie…

Mais de quel génie s’agit-il et en quoi nous serait-il indispensable dans nos pratiques ?

Thérapeutique,  Salle du Belvédère ( Président: Lin Grimaud , psychologue, formateur, Toulouse)

  • Isabelle Pignolet de Fresnes , psychanalyste, formatrice, superviseur, formatrice Psychasoc (Montpellier), Supervision de l'acte thérapeutique.  On peut dire qu'une véritable démarche clinique nécessite la prise en compte de ce que la psychanalyse appelle le transfert quelle que soit la place de laquelle on intervient (soignant, travailleur social, « psy » en tout genre). C'est en revanche la spécificité de chacune de ces places qui va déterminer les modalités du maniement du transfert ainsi que le fait d'amener ou non le sujet à l'analyser. A l'instar de toutes ces places, nous considérons que le transfert est un levier essentiel dans la supervision de l'acte thérapeutique. Pas uniquement celui qui concerne la relation patient-thérapeute que ce dernier vient démêler dans cette espace de travail mais aussi celui qui va émerger de part et d'autre de la rencontre avec le superviseur. Nous partons en effet du postulat qu'il est toujours articulé et adjacent avec le précédent et qu'il y a là un matériau que nous envisageons comme « la voie royale » de l'élaboration clinique que l'on peut attendre d'un acte de supervision.
  • Serge Bedère , intervenant et fondateur d'un Point Rencontre, psychanalyste (Bordeaux), Le dispositif de Point Rencontre, le travail à plusieurs, la fonction d'accueil et les effets thérapeutiques « de surcroît ».  Se situant dans le champ social et prenant appui sur la contrainte de décisions de justice concernant des droits de visite, le Point Rencontre est un dispositif reposant sur une fonction d’accueil exercée à plusieurs. Son action impacte sur les processus de subjectivation des enfants en leur permettant de revisiter la donne de leur histoire, et produit de fait des effets thérapeutiques non directement voulus.
  • Gaëlle Bedhet , cadre de santé, assistante sociale (Rennes), Un acte dans la clinique  à plusieurs   Dans un CMPP, la pluri professionnalité est posée d’emblée dans les textes fondateurs. Une grande diversité des pratiques est repérable sur l'ensemble des CMPP de par les différents métiers représentés et la singularité de chaque professionnel. Mais comment, au-delà des textes et des "discours", poser un acte de soin pour l'enfant et sa famille qui s'appuie sur les leviers de la pédopsychiatrie, de la psychanalyse, de l'orthophonie ou du travail social... ou d'autres champs encore? C'est à travers le parcours de Tony, enfant autiste, et de ses parents, durant les six années de sa prise en charge au CMPP, que j'exposerai le nécessaire travail d'équipe afin que l'acte devienne acte de soin durable. A quelques moments plus précis sur lesquels j’appuierai mon exposé, le positionnement, par la famille, des uns et des autres, a fait l’objet de questionnements et de conflits.C’est à partir d’une co-création et une co-élaboration permanente entre les professionnels du CMPP mais aussi avec les partenaires autour de cette famille, que nous avons pu accompagner cet enfant et ses parents. Nous sommes alors dans un autre champ de pensée que celui des protocoles et des procédures.
  • Philippe Czyzniak , psychomotricien (Limoges), De l'acte à la parole
    Depuis 1996, les Activités Physiques de Pleine Nature servent de levier à un groupe de parole pour adolescents déficients intellectuels accueillis en IME. Nous recourons à l’acte afin de leur permettre l’élaboration mentale (de l’acte lui-même, de ses conséquences, des émotions et affects qu’il produit, de la gestion du stress…) Les effets de ces pratiques, valorisantes chez les adolescents, permettent une diminution significative des passages à l’acte au sein de la structure, et en dehors. La réflexion que nous avons menée nous conduit à théoriser différents concepts, mêlant l’approche éducative et thérapeutique pour une intervention pluridisciplinaire et transdisciplinaire au quotidien. Nous avons pu mettre en lien certains enjeux liés à chacune des activités avec des feedbacks d’ordre psychanalytique, psychologique, sociologique,éducatif…
  • Jean-Pierre Thomasset , psychanalyste, formateur (Nîmes), Acte et clinique de la place. Après le discours de la contrainte, celui de l'empathie, celui du savoir, émerge dans le champ social un quatrième discours, celui du soutien. Il s'en déduit une clinique autre, celle de la place, qui prend acte de la place de chacun dans l'élaboration de l'acte professionnel. Ce sont les postulats qui fondent cette clinique qui seront ici évoqués.

Politique de la formation,  Salle Rabelais 2. (Président: Jean-Christophe Contin i, éducateur, Lausanne) 

  • Jean-Yves Baillon , éducateur spécialisé, formateur (Saint Just de Claix),   « De l'opinel à ...l'Iphone ou de la formation d'un groupe social à l'invention des coordinateurs »
    Le travail social est résolument « Collectif et Politique » C’est debout sur ses deux jambes que ses acteurs peuvent affronter les désillusions, mais aussi les bonheurs de ce quotidien tant décrié. Et c’est par une attaque violente de ces repères, Collectif et politique, que l’on tente de réduire sa portée, son acte principal celui d’accompagnement, celui qui permet de partager un moment de la vie de l’autre, sans l’envahir, tout cela pour ouvrir ce champ au modèle libéral. Nous sommes passés de la formation d’éducateur utilisant le collectif, le terrain, le partage, la théorie comme pilotis pour solidifier la base, à l’enseignement individualisé presque dicté, permettant d’obtenir des « ECTS », passage obligé de l’ouverture européenne. De l’inventivité des hommes et femmes capables de créer des moments d’accroches avec « un opinel et un bout de corde » , un café dans un bistrot, à la gestion « Google-esque » des temps importants (exemple phare avec le projet personnalisé). Restant en lien avec notre assurance privée pour la gestion des risques. Là où nous trouvions un « camarade » quand la journée était difficile, pointe le « coordinateur », nouvelle case intermédiaire, venant dire la chose. Mais attention il n’exerce pas le WE, les soirées, ni les jours fériés…   Le travail social est questionnant, qui remet en cause la place donnée par le politique qui parle pour la société de l’autre différent.« Handicapés physiques, mentaux, drogués, sans emploi, errants, sans papier ou simplement hors des clous… Ceux dont on ne dit pas mais…qu’ils sont « improductifs ! », « qu’ils sont un coût ! » Pour cela il faut passer du formateur à l’enseignant, du groupe constitué d’individus à l’individu délié du groupe, d’une équipe pluri-professionnelle à une organisation stratifiée…donc imperméable !

« "L’appli "sera disponible sur votre I-phone »

  • Laurence Lutton , cadre pédagogique, formatrice (Amiens), De la compétence à la praxis, la (dé)formation de l'éducateur spécialisé... 
    En nos époques pratiques et « internet(isées)», l’ensemble de nos vies est programmé… alors vous me direz, oui. Pour grandir, pour procréer, pour vieillir et pour mourir. Sauf qu’au-delà d’un programme biologique voulu et conçu par « Dame Nature », les hommes et femmes d’aujourd’hui, oeuvrant dans le secteur médicosocial, imaginent que l’humanité se décrète, se mesure, se quantifie, se prévoit… Ils appellent cela le « management », le « rendement », le « self made man », la« résilience »,… le législateur a promulgué une loi, la loi n°2002-2 de janvier 2002 et depuis on nomme cette femme, cet homme, cet enfant, cet adolescent… l’usager ! Et nul n’y a échappé et encore moins la formation professionnelle dans le secteur médicosocial… En 2004, nos collègues assistantes sociales ont essuyé les plâtres de la « réformation », pendant que la VAE pointait ses fonctions au nombre de quatre dans nos secteurs… Puis nous, les éducateurs spécialisés avons versé aussi notre pécule de connaissances à la caisse commune de la compétence… par décret, en juin 2007. Être compétent, répondre à des indicateurs selon lesquels il s’agirait de « Savoir »…80 fois, rien que ça ! La formatrice que je suis, persuadée de son incomplétude a dû en rabattre plus que d’habitude, face à tant de prétentions ambitieuses et prévisibles, remplir des compétences… Alors que notre collègue psychanalyste, Christophe Dejours nous rappelle que la compétence ne saurait se viser… Elle se repère dans un « après-coup » qui demande à avoir pris de la distance avec la pratique pour qu’émerge une praxis, l’humanité du mouvement vers un autre rapport social à l’autre… Une relation pédagogique du côté de la (dé)formation…
  • Marc Ossorgine , formateur,  (Montpellier) Des professionnels  compétents  pour un métier impossible ? Le nouvelles logiques de la formation professionnelle (dont celles des travailleurs sociaux) mettent l'accent sur la question des compétences, avec référentiels, modularisations et argumentaires sur « mobilité étudiante » à la mode européenne (mise en crédit dans la logique du processus de Bologne et ce qui s'en découle). La logique des compétences, dans la découpe des capacités qu'elle opère, ne laisse-t-elle pas trop de côté les anciens savoir-faire ou savoir-être ? N'oublie-t-elle pas purement la réalité, les réalités du métier à force de privilégier les approches techniques et leurs fantasmes de transparence ? Les dimensions "prudentielles" de la clinique et de l'éducation spécialisée sont-elles toujours compatibles avec l'évaluation des compétences? Principaux articles récemment publiés:"La réforme des compétences ou éloge du McGuffin"  – VST  n°110, 2011
    "Mettre le handicap en situations" – VST  n°111, 2011
    "Résister à la professionnalisation" – VST  n°115, 2012
    "Le plus de saveur possible ou Le travail social comme littérature" – Empan  n°88, 2013
    "Parier avec confiance sur l'incertain : une nécessité éthique et politique" – VST  n°118, 2013
  • Christian Gauffer , psychologue (Strasbourg), Eloge de la dé-formation professionnelle. Que ce soit en formation initiale ou en formation continue, il importe de mettre le travail réel et la parole au centre du « système d’apprentissage» et ce, à plus forte raison quand il s’agit d’endosser et d'exercer un métier et/ou quand il s’agit de travailler avec autrui. Sans cela, il ne peut être question que de formatage et de normalisation du travail.
    L’apprentissage du travail éducatif, tout comme le travail éducatif lui-même, ont des exigences difficilement compatibles avec des connaissances qui ne mettraient pas le sujet à l’épreuve de la réalité du travail. C’est en mettant son corps à l’œuvre  et du cœur à l’ouvrage, que le travail nous enseigne dans ce qu’il faut bien appeler une déformation professionnelle. 
  • Madeleine Vabre-Mercier , formatrice/psychologue (Montpellier) « L’infans en nous ne meurt pas » Jean Birouste. L’infantile, du lieu qui le pulse, est toujours prêt à surgir! Se destiner à travailler avec des jeunes enfants exige de retenir l’infantile, afin qu’advienne l’acte éducatif, exige de consentir à ce que le symbolique  façonne l’acte éducatif…L’idée est que l’infans en l’enfant a besoin de rencontrer des adultes qui ont grandi et qui ne cessent de grandir au contact des enfants et au contact de la vie. En effet, on peut noter que dans certaines conditions, travailler avec des enfants participe à faire grandir les adultes. Dans un lieu d’accueil, en quoi le cadre institutionnel peut-il  conduire adulte et enfant, à grandir en humanité ? En formation d’Educateurs de jeunes enfants,  quelle peut être la fonction du cadre institutionnel, dans la transmission de la reconnaissance du sujet en l’infans ?

17h30-19h:   Salle Rabelais 2   Premières rencontres des rezoteurs...

Un reseau du travail social  : Facebook explose... Tout le monde veut devenir votre ami. Des gens que vous ne connaissez ni d'Eve, ni d'Adam. C'est le pays de Bisounours généralisé. Et l'efficacité d'un tel réseau se dilue rapidement. C'est devenu un panneau publicitaire...  Si l'on veut en conserver le tranchant, l'avenir est aux réseaux sociaux par catégories biens repérées (amitiés, centres d'intérêt, professionnels, politiques etc).  Dans la foulée de PSYCHASOC nous venons de créer un réseau social en direction des travailleurs sociaux du monde entier.  Adresse: www.rezo-travail-social.com

20h30    Salle Rabelais, Jean Vasca , chanteur, compositeur, interprète, La chanson en acte .

Depuis déjà un demi-siècle, une pratique poétique de la chanson. Ce qui me vaut une écoute restreinte mais fidèle et fervente. Mieux, un réseau serré d’amitié. Depuis déjà un demi-siècle, à peu près tous les prix du disque (mais j’ai su rester simple…). Bon gré mal gré, bon an mal an, 25 albums, 7 livres de poèmes, les cabarets de la mémoire, les récitals à l’Olympia (74 et 76), au Théâtre de la Ville (79), au Café de la Danse (92), les tournées en France et à l’étranger…La vie d’artiste quoi, avec ses hauts et ses bas, ses doutes et ses envols. Depuis déjà un demi-siècle, quelque chose sur le cœur et dans la gorge, et loin, profond, palpitante pépite, la volonté de vivre « en chanson dans le texte ».

 

Samedi 12 octobre, Salle Rabelais

 

Matin 9h-12h ( Président: Claude Sibony , psychanalyste, formateur, formateur Psychasoc, Montpellier  )

  • Marie-Jean Sauret , psychanalyste, professeur de psychologie clinique (Toulouse), L'échec de l'acte dans le capitalisme.  Le Discours capitaliste est une modalité paradoxale de lien social, puisqu'il rassemble les individus en contredisant les moyens classiques du lien social. Entre autre, il suscite une idéologie et une anthropologie qui rend impensable la dimension de l'acte. A suivre Lacan, cette "forclusion" a précisément conditionné l'invention de la psychanalyse: "retour" du sujet de l'acte "dans le réel". Qu'en est-il aujourd'hui, où la psychanalyse elle-même semble menacée?
  • Michel Chauvière , sociologue, directeur de recherche CNRS (Paris), Trop de gestion tue l'acte en travail social.
    La sociologie a aussi son mot à dire sur l’acte clinique et spécialement sur l’évolution de ses conditions objectives de possibilité, dans le vaste domaine hybride de l’action sociale et du travail social. Comme ailleurs, l’acte ne se suffit pas à lui-même, étant intrinsèquement relié aux régimes juridiques, aux conditions institutionnelles et à l’état des savoirs qui le conditionnent et le légitiment. L’asphyxie constatable depuis quelques décennies tient à la fois à la dissociation des ces différents déterminants fondateurs et à leur gestion comme autant de simples variables d’ajustement d’un acte devenu marchandise dans un marché donné.
  • Geneviève Dindart , artiste, formatrice et art thérapeute, formatrice Psychasoc (Quarante), L'acte de création... Site: http://www.genevievedindart.com     Bien au-delà de la sublimation, le processus de création reste un mystère et porte de lui-même des rythmes hétérogènes, discontinus, des failles, des ressacs, des mouvements inatteignables et parfois totalement improbables, indécidables … Ce processus nécessite une mise en actes , aux abords d’une mise en formes . L’Art et la Psychanalyse nous enseignent que nous ne pouvons épargner la question du désir, dans ses subtils et parfois douloureux jeux de voilement et dévoilement. Peut-être que dans leurs vertigineux accès, vers quelque fenêtre secrète, chacun peut alors éprouver le monde extérieur, le plus physiquement et le plus extrêmement possible.
  •   Jean-Christophe Hanché , photographe, formateur Psychasoc, « Sangatte/Calais : négationnisme migratoire »   En novembre 2002 le centre de la Croix-Rouge de Sangatte était fermé sur ordre du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. La théorie de ‘l’appel d’air » en vigueur à l’époque justifiait cette décision en arguant du fait que le centre de la Croix Rouge encourageait les migrants candidats au voyage clandestin vers l’Angleterre. Plus de dix ans après cette décision n’a produit aucun des effets escomptés et la situation des migrants en provenance du monde entier selon les conflits en cours ne cesse d’augmenter. Je documente depuis une dizaine d’années cette situation en suivant sur le terrain les associations et les migrants ballotés dans un contexte incertain et dangereux pour les droits de l’Homme. Ces reportages ont fait l’objet de plusieurs parutions en commande pour le journal Le Monde et j’ai reçu le prix du Coup de Cœur de la Bourse du Talent Kodak pour une partie de ce travail en 2009.

 

 

Après-midi 14h-16h30 (Président: Alain Bozza , psychologue, formateur Psychasoc, Montpellier  )  

  • Charlotte Herfray , psychanalyste (Strasbourg), « Et toujours le désir nous rendait soucieux ».   Mon propos va prendre pour objet nos actes éducatifs, pédagogiques et  thérapeutiques qui visent à rendre les humains humains... Ce sont les langues dialectiques (non habitées par la logique aristotélicienne mais par celle d'Héraclite) qui prennent en compte le mouvement  et qui soulignent l'importance de l'institution qui est un acte des anciens sur les plus jeunes.  La première référence à ce terme est de 1529 et a été imprimée à Strasbourg, en référence à la " pueris instituentis ", dont nous entretient Erasme (1469-1536).
     
  • Guy Rousseau et Gilles Courant  ( Continuo Ostinato, Nantes) Fonction d’accueil et décence ordinaire.
  • Si chez l’être parlant, l’acte procède toujours de la rencontre, le savoir qu’il induit résulte de l’inconnu. Quelles sont donc les conditions nécessaires de son exercice, quand, aujourd’hui, le savoir est certifié par les calculs hospitaliers de Procuste? À partir du triptyque accueil-rencontre-transfert, nous pouvons étayer les pratiques de soins qui s’adressent aux enfants dont les symptômes cherchent en vain à habiter le monde. Mais c’est au prix d’une interrogation permanente de la fonction d’hospitalité, comme « accueil sans question », terreau de toute rencontre. Relevant de la décence ordinaire, cette solidarité primordiale, cocréatrice, est une condition du « sentiment du vivre ensemble » cher à Donald Winnicott. Elle exige aussi des « praticiens du symbolique » (Jacques Lacan) qu’ils prennent en compte les processus d’institution de la parole.
  • Conclusions:   J. Rouzel , Acte de passage...

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